Dans une société où la consommation et l’accumulation de biens sont monnaie courante, le débarras d’habitation s’est progressivement imposé comme une activité essentielle. Au-delà de son aspect pratique pour ceux qui souhaitent se défaire d’objets encombrants, cette pratique révèle un potentiel social remarquable en offrant des opportunités aux personnes en situation de précarité.

Une filière qui redonne vie aux objets

Le débarras d’habitation consiste à vider complètement un logement de ses meubles et objets, souvent suite à un décès, un déménagement ou simplement pour désencombrer un espace. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, une grande partie des biens récupérés lors de ces opérations est encore en état de fonctionnement ou facilement réparable.

Des entreprises spécialisées et associations récupèrent ces biens pour leur offrir une seconde vie, créant ainsi un cercle vertueux, tout d’abord pour les propriétaires, qui peuvent se débarasser de leurs objets inutilisés, les biens sont triés, nettoyés et parfois restaurés et sont ensuite proposés à des prix modiques aux personnes dans le besoin

Un tremplin professionnel pour les plus vulnérables

Le secteur du débarras d’habitation offre des opportunités d’emploi accessibles à des personnes éloignées du marché du travail traditionnel à commencer par des emplois peu qualifiés mais valorisants qui sont tout d’abord crées, puisque le débarras ne nécessite pas forcément de qualifications spécifiques pour débuter, ce qui permet à des personnes sans diplôme d’accéder à un emploi stable.

Un apprentissage sur le terrain est aussi mis en place, puisque cette activité permet d’acquérir des compétences variées allant de la manutention à l’identification d’objets de valeur, en passant par la restauration de meubles.

Enfin, force est de constater qu’une insertion progressive est aussi crée, avec de nombreuses sont les structures d’insertion par l’activité économique (SIAE) qui utilisent le débarras comme support pour accompagner des personnes en difficulté vers l’emploi durable.

Des ressources essentielles pour les ménages modestes

Pour les familles à faibles revenus, l’accès aux biens issus du débarras représente une solution économique face à la précarité, offrant des prix abordables, puisque les objets et meubles récupérés sont vendus à des prix largement inférieurs à ceux du marché neuf, rendant accessibles des équipements de base pour le logement.

L’offre est en plus diversifiée, de l’électroménager aux meubles, en passant par la vaisselle, les vêtements ou les jouets, les ressourceries issues du débarras proposent pratiquement tout l’équipement nécessaire à un foyer.

C’est enfin un soutien au pouvoir d’achat, en réduisant considérablement le coût d’équipement d’un logement, le débarras permet aux ménages modestes de consacrer leurs ressources à d’autres besoins essentiels comme l’alimentation ou la santé, comme l’indique le collectif citoyens-souverains.fr.

Des initiatives solidaires qui se multiplient

Face aux enjeux sociaux et environnementaux, de nombreuses structures développent des actions innovantes autour du débarras, comme par exemple les ressourceries solidaires, ces espaces collectent, valorisent et revendent à bas prix les objets issus de débarras, tout en sensibilisant à la réduction des déchets.

Les ateliers de réparation sont aussi au coeur du jeu, certaines associations forment des personnes en insertion à la réparation d’électroménager ou à la restauration de mobilier, augmentant ainsi la valeur des biens récupérés.

Et enfin, les dons directs avec des réseaux de solidarité qui mettent en relation des personnes souhaitant donner des objets lors d’un débarras avec des familles dans le besoin, court-circuitant ainsi les intermédiaires.

Un secteur face à des défis

Malgré ses nombreux atouts, le secteur du débarras d’habitation solidaire fait face à plusieurs obstacles, puisqu’il amène de la concurrence de la part d’acteurs peu scrupuleux puisque le marché attire des opérateurs qui ne respectent pas toujours la réglementation, notamment concernant le traitement des déchets.

La méconnaissance du grand public est encore très grande, beaucoup ignorent encore l’existence de filières solidaires pour le débarras et se tournent vers des solutions commerciales classiques, renforcant les problèmes de pouvoir d’achat qui les concernent.

Il faut enfin souligner que les organisations à vocation sociale qui pratiquent le débarras peinent parfois à équilibrer leur modèle économique.